Le 29 avril, Hassan Nasrallah s'est rendu en Iran, a annoncé l'agence de presse Irib à Téhéran. officiellement pour participer à une conférence religieuse. Mais les déplacements du chef du Hezbollah, dont la tête est mise à prix par Israël, sont suffisamment rares pour que ce voyage à risques ne passe pas inaperçu. D'autant qu'il s'y serait déjà rendu, quelques semaines auparavant. Peut-être pour exprimer le malaise diffus qui règne parmi certaines franges de la communauté chiite libanaise, inquiète des répercussions sur la scène locale de l'implication de combattants du Hezbollah aux côtés du régime syrien. Mais ses hôtes iraniens lui auraient fait comprendre que le Parti de Dieu n'avait pas d'autre choix que de protéger Assad, leur allié commun. Peut-être également pour parler des ripostes que Téhéran et le Hezbollah pourraient entreprendre face aux raids que l'aviation israélienne mène contre les positions logistiques du mouvement chiite en Syrie. Après les frappes de ces derniers jours, la balle est dans le camp de l'axe Damas-Hezbollah-Téhéran. A court terme, une riposte du Hezbollah contre Israël à partir du Liban-Sud paraît peu probable. "Les Iraniens qui vont parler nucléaire le 15 mai avec Mme Ashton (de sécurité de l'Union européenne, NDLR) n'en veulent pas". Mais à moyen terme, l'Iran et ses alliés pourraient choisir une riposte contre des intérêts israéliens hors des frontières de l'Etat hébreu.
Georges Malbrunot
Le Figaro, Mardi 7 mai 2013, page 3
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