[...] La valeur "travail" est appelée à obéir à des règles définies et qui obligent chacun selon des procédures explicites et avec un système de délégation graduel pour que les maillons de la chaîne de production s'imbriquent avec harmonie et synchronisation. De même qu'il faut définir les relations fonctionnelles pour délimiter les responsabilités et faciliter les arbitrages dans le souci de cultiver la loyauté et favoriser l'optimisation. Le chef, un statut qui est souvent équivoque, doit comprendre que sa première mission consiste à éliminer les obstacles. Or on a souvent constaté que la majorité des responsables s'ingénient à créer pour leurs collaborateurs des obstacles par amour du pouvoir personnel. Ainsi ils ont fini par devenir eux-mêmes des obstacles, générant ainsi frustration et déperdition d'énergie, donc de valeur.
Or la valeur doit être un souci quotidien pour que la croissance soit régulière et progressive. Souvent le chef se retrouve par un mécanisme pervers à la tête de collaborateurs plus qualifiés ; mais le souci de leur bloquer l'ascenseur social pour conserver son poste lui inspire des méthodes qui pourrissent le climat professionnel en toute impunité. Faut-il rappeler que celui qui considère ses subordonnés comme des compétences est un stratège et que celui qui les dirige comme un troupeau est un berger, un métier très exigeant par ailleurs. Un chef doit comprendre que l'exercice de l'autorité doit découler des exigences de la fonction et non des caprices de la personne. Ainsi les subterfuges pour asseoir une autorité artificielle ne doivent plus avoir cours tant que la peur a aujourd'hui disparu. Si les colères sont parfois nécessaires pour rappeler les défaillants à l'ordre, elles doivent être fondées, dosées et assumées, tout en sauvegardant le respect. Un chef qui n'aide pas ses collaborateurs à le dépasser est un égoïste, celui qui cherche à se rendre indispensable est un traitre. Un chef qui ne se soucie guère de sa succession est un danger. Il doit aussi se soucier d'être courtois avec les autres en montant car il les retrouvera lors de sa descente. Il est évident que chacun se prend pour le prolongement du chef à partir du sommet de l'Etat."
Mohamed Kilani
'La Révolution des Braves'
Or la valeur doit être un souci quotidien pour que la croissance soit régulière et progressive. Souvent le chef se retrouve par un mécanisme pervers à la tête de collaborateurs plus qualifiés ; mais le souci de leur bloquer l'ascenseur social pour conserver son poste lui inspire des méthodes qui pourrissent le climat professionnel en toute impunité. Faut-il rappeler que celui qui considère ses subordonnés comme des compétences est un stratège et que celui qui les dirige comme un troupeau est un berger, un métier très exigeant par ailleurs. Un chef doit comprendre que l'exercice de l'autorité doit découler des exigences de la fonction et non des caprices de la personne. Ainsi les subterfuges pour asseoir une autorité artificielle ne doivent plus avoir cours tant que la peur a aujourd'hui disparu. Si les colères sont parfois nécessaires pour rappeler les défaillants à l'ordre, elles doivent être fondées, dosées et assumées, tout en sauvegardant le respect. Un chef qui n'aide pas ses collaborateurs à le dépasser est un égoïste, celui qui cherche à se rendre indispensable est un traitre. Un chef qui ne se soucie guère de sa succession est un danger. Il doit aussi se soucier d'être courtois avec les autres en montant car il les retrouvera lors de sa descente. Il est évident que chacun se prend pour le prolongement du chef à partir du sommet de l'Etat."
Mohamed Kilani
'La Révolution des Braves'
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